« J’ai choisi de rentrer vivre chez moi, près de la centrale nucléaire de Fukushima »

Futaba, préfecture de Fukushima (Japon).– « Ceux qui ont peur de la radioactivité ne reviennent pas, affirme Shinichi Kokubun, 73 ans. Beaucoup d’anciens habitants ne veulent plus remettre les pieds dans la simple préfecture de Fukushima. » Il insiste : « Si on a peur, c’est invivable. » En octobre dernier, le septuagénaire a fait le choix de rentrer à Futaba, ville qu’il a évacuée avec sa femme et ses deux fils, lors de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011. Le 31

À Tokyo, Shindo Matsushita mène une grève de la faim contre les bombardements israéliens

Le jeune poète japonais, 27 ans, exige le cessez-le-feu total et la fin du massacre. Figure des rassemblements en soutien à Gaza, il raconte à Mediapart de quelles manières l’histoire des Palestiniens résonne dans l’archipel. Tokyo (Japon).– « Beaucoup de Japonais voient dans les bombardements de Gaza une histoire qui se répète : celle de Hiroshima et de Nagasaki, que nous avons vécue dans notre chair. » Au fil des semaines, Shindo Matsushita, 27 ans, actuellement en grève de la faim, est devenu une figure des rassemblements pro-Palestine organisés au Japon depuis le début des bombardements à Gaza. « Je veux rêver à un monde où la guerre n’existe plus », poursuit Shindo, qui porte toujours un masque sanitaire.

Guerre Israël-Hamas : pourquoi les manifestations propalestiniennes se multiplient au Japon

À Tokyo, des rassemblements qui demandent la fin des bombardements à Gaza s’organisent désormais quotidiennement. Alors que s'ouvre la réunion des ministres des affaires étrangères des pays du G7 dans la capitale japonaise, des manifestants réclament que le gouvernement sorte de sa neutralité sur le conflit israélo-palestinien et qu’il demande un cessez-le-feu à Gaza.

Le Grand Entretien de Yoshiko Shimada

Depuis sa résidence à Munich, Yoshiko Shimada n'oublie pas les thèmes qui lui sont chers : l'histoire et les victimes de guerre. Le 1er septembre dernier, alors que Tokyo commémore les 100 ans du grand tremblement de terre du Kanto, elle rend hommage, à 9 000km de là, à l'anarchiste féministe Noe Itō, exécutée la même année par la police militaire impériale. Figure de l’art féministe japonais depuis près de 30 ans, ses collages, photos et performances artistiques traitent de la mémoire collective (Past Imperfect, 1991-1997), du rôle des femmes japonaises durant la Seconde Guerre mondiale, en passant par la présence militaire américaine (Made in Occupied Japan, 1998-2000) ou les crimes de guerre (Becoming a Statue of a Japanese Comfort Woman, depuis 2012). Avant son départ pour l'Europe, c’est dans un café de Shinjuku qu’elle se confie sur ses années de militantisme et de performances artistiques dans un pays où art et politique ne font pas toujours bon ménage. Celle qui est également professeure à l’université de Tokyo exprime aussi son inquiétude face à la pression du gouvernement et aux représailles nationalistes qui se sont durcies ces dernières années : l’artiste n’a pas pu exposer dans les musées japonais depuis 2005, et la censure la suit désormais au-delà des frontières de l’Archipel.

« L’océan n’est pas une poubelle. » Le rejet des eaux de Fukushima inquiète des Japonais

Cet été, le gouvernement japonais a annoncé le démarrage imminent du rejet des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima dans le Pacifique après filtration. Un projet controversé puisqu’aucun expert n’est capable d’estimer les ravages sur la faune et la flore. Les autorités nippones accélèrent le calendrier, faisant fi des inquiétudes de l’industrie de la pêche.

Les groupes de J-pop sont des stars au Japon, mais à quel prix ?

Tokyo. Dans la fosse, les fans sont sur le pied de guerre. Autour du cou, ils portent des écharpes aux couleurs de leur groupe favori, AKB48. Tous tiennent à la main le bâton lumineux, symbole des concerts des « aidoru » (« idoles » en japonais), qui leur permet d’exprimer leur joie et leur enthousiasme. Aux premières notes de musique, ils l’agiteront au rythme effréné de la J-pop, comme l’on surnomme la musique pop japonaise.
EPA

REPORTAGE. À Fukushima, tout est prêt pour rejeter les eaux traitées dans le Pacifique

D’énormes tunnels bleus et des tuyaux noirs ont été installés dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Une sorte d’intestin géant, bâti pour relâcher 1,34 million de tonnes d’eau traitée par l’Alps (Système avancé de traitement des liquides), stockée dans la centrale depuis les ravages causés par le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé la côte nord-est du Japon, le 11 mars 2011.
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