L’acquittement du condamné à mort Hakamada remet-il en question la dureté de la justice japonaise ?

Condamné à mort en 1966, Iwao Hakamada a été acquitté ce jeudi 26 septembre, par le tribunal de Shizuoka après 58 ans de lutte pour son innocence. Cet acquittement historique va-t-il remettre en question le système judiciaire du Japon ? Alors que le patron Carlos Ghosn l’a fui et que le militant Paul Watson la redoute, décryptage d’une justice extrêmement sévère pour un pays occidental.

Sous les casques, la révolution : la nouvelle génération de l’extrême gauche japonaise

Le Zengakuren, mouvement étudiant d’extrême gauche, milite contre la guerre, la figure impériale et la présence des bases militaires sur le sol japonais. Mais depuis les protestations meurtrières des années 1970, le groupe est honni par la société japonaise. Que représente-t-il aujourd’hui ? Qui sont les jeunes qui choisissent cet engagement politique malgré la profonde désapprobation sociale ? Enquête.

REPORTAGE. À Hiroshima, tollé autour de la cérémonie de la paix

"Bloquer le parc de la Paix avec des clôtures est la décision la plus scandaleuse depuis l’interdiction des rassemblements anti-guerre des années 1950", fulmine Tomoko Horaguchi. Cette élue d’extrême gauche de l’ouest de Tokyo a défilé dans les rues d’Hiroshima avec plusieurs centaines de citoyens et militants, ce lundi 5 août 2024, à la veille des commémorations du largage de la bombe atomique américaine sur la ville japonaise, le 6 août 1945. Trois jours avant celle lancée sur Nagasaki, faisan...

Polluants éternels : au Japon, les habitants de Kibichūō se révoltent

Kibichūō, préfecture d’Okayama (Japon).– Les bras rougis, Zensaku Yoshida plonge et replonge la pâte de caciocavallo dans l’eau brûlante à mains nues. Il échange des regards complices avec son fils, Genya, 40 ans, qui travaille à ses côtés. Ce matin, après la fabrication de ce fromage italien, ils feront de la ricotta et du camembert à partir du lait de leurs quatre-vingts vaches suisses brunes. Au Japon, la ferme Yoshida est une institution : cette petite exploitation familiale réserve

« J’ai choisi de rentrer vivre chez moi, près de la centrale nucléaire de Fukushima »

Futaba, préfecture de Fukushima (Japon).– « Ceux qui ont peur de la radioactivité ne reviennent pas, affirme Shinichi Kokubun, 73 ans. Beaucoup d’anciens habitants ne veulent plus remettre les pieds dans la simple préfecture de Fukushima. » Il insiste : « Si on a peur, c’est invivable. » En octobre dernier, le septuagénaire a fait le choix de rentrer à Futaba, ville qu’il a évacuée avec sa femme et ses deux fils, lors de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011. Le 31

À Tokyo, Shindo Matsushita mène une grève de la faim contre les bombardements israéliens

Le jeune poète japonais, 27 ans, exige le cessez-le-feu total et la fin du massacre. Figure des rassemblements en soutien à Gaza, il raconte à Mediapart de quelles manières l’histoire des Palestiniens résonne dans l’archipel. Tokyo (Japon).– « Beaucoup de Japonais voient dans les bombardements de Gaza une histoire qui se répète : celle de Hiroshima et de Nagasaki, que nous avons vécue dans notre chair. » Au fil des semaines, Shindo Matsushita, 27 ans, actuellement en grève de la faim, est devenu une figure des rassemblements pro-Palestine organisés au Japon depuis le début des bombardements à Gaza. « Je veux rêver à un monde où la guerre n’existe plus », poursuit Shindo, qui porte toujours un masque sanitaire.

Guerre Israël-Hamas : pourquoi les manifestations propalestiniennes se multiplient au Japon

À Tokyo, des rassemblements qui demandent la fin des bombardements à Gaza s’organisent désormais quotidiennement. Alors que s'ouvre la réunion des ministres des affaires étrangères des pays du G7 dans la capitale japonaise, des manifestants réclament que le gouvernement sorte de sa neutralité sur le conflit israélo-palestinien et qu’il demande un cessez-le-feu à Gaza.

Le Grand Entretien de Yoshiko Shimada

Depuis sa résidence à Munich, Yoshiko Shimada n'oublie pas les thèmes qui lui sont chers : l'histoire et les victimes de guerre. Le 1er septembre dernier, alors que Tokyo commémore les 100 ans du grand tremblement de terre du Kanto, elle rend hommage, à 9 000km de là, à l'anarchiste féministe Noe Itō, exécutée la même année par la police militaire impériale. Figure de l’art féministe japonais depuis près de 30 ans, ses collages, photos et performances artistiques traitent de la mémoire collective (Past Imperfect, 1991-1997), du rôle des femmes japonaises durant la Seconde Guerre mondiale, en passant par la présence militaire américaine (Made in Occupied Japan, 1998-2000) ou les crimes de guerre (Becoming a Statue of a Japanese Comfort Woman, depuis 2012). Avant son départ pour l'Europe, c’est dans un café de Shinjuku qu’elle se confie sur ses années de militantisme et de performances artistiques dans un pays où art et politique ne font pas toujours bon ménage. Celle qui est également professeure à l’université de Tokyo exprime aussi son inquiétude face à la pression du gouvernement et aux représailles nationalistes qui se sont durcies ces dernières années : l’artiste n’a pas pu exposer dans les musées japonais depuis 2005, et la censure la suit désormais au-delà des frontières de l’Archipel.
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